samedi 5 mai 2012

Une tempête dans le monde des batteries: Renault, Phostech Lithium, CNRS, Hydro-Québec...

Bonjour à tous

Présentement, deux technologies principales de batteries Li-ion ont été retenues par les fabricants de véhicules électriques: les batterie Li-ion avec de l’Oxyde de manganèse, et les batteries Li-ion avec du phosphate de fer (développées par Hydro-Québec, le CNRS en France et l’Université de Montréal). Les Chinois (BYD) et les Étatsuniens (A123 Systems) mettent l’accent sur l’utilisation du phosphate de fer, de même que Sony au Japon. Renault-Nissan, et LG Chem (fabricant coréen de batteries qui fournit les batteries de la Volt de GM) ont choisit d’utiliser l’Oxyde de manganèse pour leurs batteries.

Or, Michel Armand, un chercheur français pionnier des batteries Li-ion, vient de faire des déclarations percutantes au journal Le Monde, le 29 juin dernier (document attaché). Il avertit les fabricants automobile, dont Renault, que l’utilisation de la filière Li-ion à l’oxyde de manganèse peut s’avérer très dangereuse dû aux emballements thermiques auxquels ces batteries sont confrontées en cas de défauts de fabrication, ou de surcharge. Les batteries peuvent alors prendre en feu, voire exploser, et dégager du fluorure d’hydrogène en grande quantité, un gaz très toxique.

Renault-Nissan rétorque que le système électronique de contrôle de leurs batteries empêche que de tels évènements puissent se produire. M. Armand réplique que seul le phosphate de fer (pour la cathode) est intrinsèquement sécuritaire à cet égard, et que les fabricants devraient plutôt adopter cette technologie. Toujours est-il queRenault a annoncé récemment un retard de 2 à 3 ans dans l’ouverture de son usine de batteries qui devait ouvrir France en 2012, afin de développer une meilleure technologie de batterie, sans élaborer davantage. Voir

http://www.cartech.fr/news/renault-retard-usine-batteries-flins-39761701.htm 

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/16/97002-20110616FILWWW00505-renaultusine-de-batteries-la-cgt-inquiete.php


Remarque: Notez que le phosphate de fer est utilisé pour la cathode des batteries, alors que leur anode est en carbone, généralement. Pour les superbatteries au titanate de lithium dont je vous ai souvent parlé, on remplace l’anode en carbone des batteries au phosphate de fer par une anode en titanate.
Maintenant, dans l’article du journal Le Monde du 29 juin dernier, Michel Armand dévoile également des «irrégularités» (pour ne pas dire plus...) dans l’entente entre Hydro-Québec, l’Université de Montréal et le CNRS (propriétaires conjoints de la technologie phosphate de fer) d’une part, et la nouvelle compagnie Phostech Lithium de Montréal, fondée en 2001, d’autre part. Phostech Lithium a été achetée en 2008 par Süd Chemie, une compagnie allemande. 
On apprend dans Le Monde que les redevances demandées à Phostech n’étaient que de 0,45% (ces redevances sont bien en dessous des redevances normalement versées, de l’ordre de 5%), et que le coût d’acquisition de la technologie a été nul! De plus, selon cette entente, Phostech lithium jouit d’une licence exclusive pour la commercialisation du phosphate de fer pour les batterie à l’échelle mondiale. Et selon Michel Armand, cette compagnie est incapable de «fabriquer le produit en quantité et en qualité suffisantes». Enfin, la cerise sur le sundea, c’est qu’il n’y aurait aucune clause exigeant une production minimale de phosphate de fer pour que Phostech lithium puisse se prévaloir de tous ces «avantages» exceptionnels, selon un autre article dans autoactu ( http://www.autoactu.com/?page=2&id_actu=15443&from_id_part= )!?

Hydro-Québec a négocié récemment une révision de cette entente (http://www.greencarcongress.com/2011/07/lfp-20110704.html ), mais plusieurs années cruciales ont été perdues et bien des retombées pour Hydro-Québec (le principal développeur de la technologie). Cette entente bloquait le déploiement de la technologie des batteries Li-ion au Phosphate de fer à grande échelle, qui devient maintenant possible.

Je crois qu’il est plus que temps qu’un vérificateur indépendant (voire une enquête policière) fouille les dossiers de cette compagnie d’État, dont plusieurs  contrats et ententes ont des effets désastreux sur ses finances, et bien sûr sur les redevances au gouvernement québécois, donc aux Québécois, qui en sont les propriétaires. Pensons, entre autres, à la centrale au gaz de Bécancour pour laquelle on doit payer 150 millions de dollars par année pour la maintenir fermée, en raison d’une clause de pénalité du contrat avec TransCanada Energy. Ceci est totalement inconcevable. Même un jeune avocat fraîchement sorti de l’Université n’aurait normalement pas accepté une telle clause de pénalité qui va coûter près de 2 milliards de dollars aux Québécois, pour une centrale qui en vaut environ 500 M$. Voir

http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201107/11/01-4416763-centrale-de-becancour-une-note-de-plus-en-plus-salee-pour-hydro.php



Bien cordialement

Pierre Langlois, Ph.D.
Physicien: consultant / auteur

Tél.  418-875-0380

Courriel:           pierrel@coopcscf.com
Site Internet:   www.planglois-pca.com

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Jérôme

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